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Terrae Novae est un vaste programme d'exploration initié par l'Agence Spatiale Européenne
Photo ESA/O. Pâques

Terrae Novae 2030+ : Tout savoir sur la vision européenne en matière d'exploration spatiale

23-11-2022 (Màj: 23-11-2022) Philippe Volvert

L'Agence Spatiale Européenne vise à promouvoir l'exploration spatiale et à favoriser le développement d'une infrastructure spatiale européenne robuste. Dans ce contexte, elle a publié en juin 2022 un document intitulé Terrae Novae 2030+. La sélection de nouveaux astronautes européens est une occasion de découvrir la vision ambitieuse de l'exploration pour l'Europe.

Terrae Novae est un vaste programme d'exploration qui s'articule autour de trois grands axes pour l'horizon 2030 et plus. Découvrons les perspectives du programme en se limitant à l'aspect des vols habités.

Créer de nouvelles opportunités en orbite terrestre basse

Lors du 22ème Conseil de l'ESA, les ministres en charge de la politique spatiale ont décidé de prolonger la participation européenne à la station spatiale internationale jusqu'en 2030. Cette décision va de pair avec plus d'opportunités pour les astronautes européens d'effectuer des vols de longue durée en orbite basse. A raison d'une mission de 6 mois par an, il est raisonnable de penser que l'agence spatiale pourra envoyer 7 voire 8 astronautes à bord de l'ISS avant son démantèlement annoncé pour 2030.

Avec la nouvelle promotion d'astronautes, l'ESA voulait également s'engager en faveur de la diversité et de l'équité des chances en préparant la toute première mission vers la station spatiale internationale d'un astronaute souffrant d'un handicap physique. L'astronaute John McFall a donc toutes ses chances de pouvoir effectuer une mission à bord du complexe orbital une fois sa formation terminée.

Il existe une alternative à l'ISS, c'est la station spatiale chinoise (CSS). En 2017, les astronautes européens Samantha Cristoforetti et Matthias Maurer ont suivi une formation sur la survie en mer pendant neuf jours avec leurs homologues chinois. La Chine a signé la même année un accord avec le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies pour ouvrir sa nouvelle station spatiale à la recherche internationale. Il n'est donc pas exclu que des astronautes européens séjournent prochainement à bord de la CSS.

Permettre à un Européen d'explorer la surface de la Lune d'ici à 2030

L'ESA est impliquée dans le programme Artemis de la NASA en fournissant le module de service du vaisseau Orion. Dérivé du cargo ravitailleur ATV (Automated Transfer Vehicle), il est chargé de fournir l'électricité, de l'eau, de l'oxygène et de l'azote, et de maintenir le vaisseau à la bonne température et sur sa trajectoire.

L'agence spatiale ne se limite pas au module de service. Elle est partie prenante dans la construction du Gateway, un avant-poste polyvalent en orbite autour de la Lune. Cette nouvelle station spatiale fournira un soutien essentiel au retour à long terme de l'homme sur la Lune et servira de point d'arrêt pour l'exploration de l'espace lointain. L'agence spatiale contribuera au projet en fournissant les modules I-HAB et ESPRIT, construits par Thales Alenia Space.

ESPRIT (European System Providing Refueling, Infrastructure and Telecommunications) est en quelque sorte un module logistique qui assurera les communications entre le Gateway et la Lune et assurera le ravitaillement en xénon et en ergols chimiques de la station spatiale. I-HAB (International Habitat) est un espace habitable offrant un volume d'environ 10 m3. Il viendra en complément du module américain HALO (Habitation and Logistics Outpost). Ensemble, ils seront en mesure d'accueillir quatre astronautes jusqu'à 90 jours d'affilée.

La contribution européenne au Gateway donnera à l'ESA l'opportunité d'affecter trois astronautes pour des missions dédiées à l'assemblage et à l'exploitation de l'avant-poste.

L'ESA vise également des missions à la surface lunaire. Dans cette optique, elle développe l'atterrisseur lunaire Argonaut. Il s'agit d'un cargo capable d'acheminer environ 1 500 kg de fret vers n'importe quel endroit sur la Lune. Un tel véhicule sera indispensable pour s'établir de façon durable sur la Lune. Dès lors, il n'est pas exclu que des astronautes européens jouent un rôle significatif en intégrant des équipages internationaux pour des missions lunaires avant 2030.

Faire partie de la première mission humaine vers Mars

Terrae Novae est une feuille de route stratégique flexible, qui permet à l'ESA d'adapter les décisions à prendre en fonction des percées scientifiques et technologiques, de l'évolution du paysage politique et programmatique, tout en maintenant un niveau d'ambition et de capacité financière.

Le point d'orgue du programme est sans nul doute la volonté européenne de participer activement à la première mission habitée sur Mars d'ici la fin de la prochaine décennie. L'ESA s'appuiera sur l'expertise engrangée au travers de missions robotiques pour devenir un acteur incontournable dans des domaines vitaux pour la réussite d'un tel voyage, notamment dans les technologies de survie, la maîtrise des sources d'énergie radio-isotopique ou encore l'atterrissage de lourds cargos.

L'ESA voit en Terrae Novae 30+ une occasion d'ouvrir le monde du spatial à d'autres secteurs d'activités afin d'élargir l'écosystème spatial à la sphère commerciale avec de nombreuses retombées pour les citoyens.

Sources

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