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Amarrage Starliner
Photo S. Korsakov

Starliner amarré à la station spatiale internationale

21-05-2022 (Màj: 21-05-2022) Philippe Volvert

Le CST-100 Starliner s'est amarré avec succès au module Harmony de la station spatiale internationale. La jonction entre les deux vaisseaux est intervenue à 00 heures 28 UTC dans la nuit de vendredi à samedi à la verticale de l'Océan Indien.

L'amarrage réussi du vaisseau développé par Boeing va redorer le blason de l'avionneur, empêtré dans les difficultés depuis plusieurs années.

Le parcours du combattant pour Boeing

Le développement du Starliner n'aura pas été de tout repos. Destiné à remplacer la navette américaine pour effectuer la relève des équipages de la station spatiale internationale, le vaisseau a accumulé plusieurs années de retard.

Dans un premier temps, il est victime d'un sous-développement de la NASA, celle là même qui avait sélectionné le projet en 2010 dans le cadre du programme « Commercial Crew Development ». Par la suite, Boeing s'est heurté à des difficultés techniques, retardant la mise en service du vaisseau.

Ce n'est qu'en décembre 2019 que l'avionneur peut enfin lancer le premier exemplaire de son Starliner. Mais suite à une défaillance de l'ordinateur de bord, la capsule ne peut se mettre sur l'orbite permettant de rallier la station spatiale. Toutefois, divers tests sont réalisés avant un retour sur Terre sans fanfare ni trompette.

Après de nombreux mois à réviser le système informatique, Boeing espérait mettre en service opérationnel son Starliner pour la fin de l'année 2021, soit 1 an après le Crew Dragon de SpaceX. Malheureusement, des problèmes de plomberies à quelques heures du lancement en juillet 2021 en ont décidé autrement. Boeing se voit contraint de retourner le vaisseau à l'usine pour une révision complète des différents circuits du système de propulsion.

Plus de deux ans après un premier vol mitigé, Starliner a pu reprendre le chemin de l'espace. Il est lancé avec succès le jeudi 19 mai par une fusée Atlas V qui a décollé de la base de Cape Canaveral.

L'approche et l'amarrage à l'ISS

A peine sur orbite, le Starliner a débuté sa course poursuite pour rejoindre la station spatiale dans un délai cours. A l'instar du Crew Dragon, il ne faut qu'une petite journée au vaisseau pour rallier le complexe orbital et s'y amarrer.

La manoeuvre de rendez-vous prévoyait plusieurs arrêts nécessaires pour valider la position du vaisseau et le bon fonctionnement des systèmes. Dans le cas où l'un des paramètres se trouvait hors limite, les astronautes à bord de l'ISS pouvaient intervenir en actionnant la commande d'éloignement du Starliner.

En plus de la procédure classique de rendez-vous, le vaisseau a exécuté plusieurs essais comprenant un test de manoeuvre d'annulation, des essais de maintient à poste grâce aux propulseurs RCS (Reaction Control System) et réaliser d'une manoeuvre d'éloignement. Boeing a pu tester le VESTA (Vision-based, Electro-Optical Sensor Tracking Assembly), un système de vision artificielle pour le guidage lors de l'approche.

Le rendez-vous et l'amarrage ont été réalisés en mode automatique sous la supervision des équipes de la NASA et de Boeing depuis le Mission Control Center, basé à Houston au Texas.

Des difficultés sans gravité sont apparues avec l'anneau d'amarrage qui n'a pas fonctionné correctement, retardant la jonction entre les vaisseaux d'une demi-heure. Finalement, il a pu agripper le Starliner et verrouiller les 12 crochets pour créer une connexion solide entre la capsule et la station spatiale internationale.

Le vaisseau doit rester amarré à l'ISS jusqu'au mercredi 25 mai, date à laquelle il quittera le complexe orbital pour revenir sur Terre en atterrissant au White Sands Space Harbor, dans le Nouveau-Mexique.

Les objectifs de la mission OFT-2

La mission OFT-2 (Orbital Flight Test 2) est une réédition des objectifs d'OFT-1 qui n'avaient pu être atteints suite aux difficultés rencontrées durant le vol.

Boeing et la NASA souhaitent avant tout évaluer les performances du vaisseau durant toutes les phases critiques de la mission avant de le déclarer apte pour le transport d'astronautes. Avec un succès d'OFT-2, un premier équipage pourrait rejoindre la station spatiale avec ce vaisseau d'ici la fin de l'année.

Pour la mission OFT-2, Boeing a placé un mannequin instrumenté dans le siège du commandant afin de recueillir le maximum de données sur l'environnement que les astronautes rencontreront dans le vaisseau durant leur mission. « Rosie » est le nom donné au mannequin. Il fait référence à « Rosie the Riveter », icône de la culture populaire américaine, symbolisant les six millions de femmes qui travaillèrent dans l'industrie de l'armement durant la Seconde Guerre mondiale.

Le Starliner transporte également 227 kg de fret qui seront déchargés par les astronautes de l'ISS. Avant de repartir, il sera rechargé avec notamment des réservoirs réutilisables du système de recharge en azote et en oxygène qui fournissent de l'air respirable aux membres de l'équipage de la station spatiale. Les réservoirs seront remis en état sur Terre et renvoyés dans l'espace lors d'un prochain vol.

Sources

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