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Soyuz MS-22
Photo NASA

Soyuz MS-23 remplacera Soyuz MS-22 victime d'une fuite hydraulique

11-01-2023 (Màj: 11-01-2023) Philippe Volvert

La NASA et Roscosmos ont tenu une conférence de presse conjointe mercredi pour expliquer le plan d'action afin de ramener sur Terre l'équipage de Soyuz MS-22 qui séjourne actuellement à bord de la station spatiale internationale. Victime d'une fuite de liquide de refroidissement, le vaisseau russe a été déclaré inapte pour le transport de passagers. Son remplacement par Soyuz MS-23 va nécessiter de revoir le planning de la rotation des équipages pour l'année 2023.

Le 14 décembre 2022, des capteurs ont détecté une baisse de pression dans le circuit de refroidissement du vaisseau russe. L'incident a été observé alors même que les cosmonautes Sergeï Prokopyev et Dmitri Petelin se préparaient à effectuer une sortie extravéhiculaire. L'EVA avait été annulée par les responsables russes, le temps de comprendre l'origine du problème.

A l'aide du bras robotique Canadarm 2, la NASA a été en mesure de fournir des images détaillées de la zone de fuite. Après analyse des données, Roscosmos en est arrivée à la conclusion qu'un tuyau du radiateur du vaisseau Soyouz MS-22 a été endommagé par un impact le 14 décembre, créant un trou de moins d'un millimètre dans le circuit de refroidissement. Le liquide de refroidissement s'est écoulé par ce trou pendant plusieurs heures, sous la forme d'un nuage de particules.

Fuite Soyuz MS-22
Nuage de particules provoquée par la fuite de liquide de refroidissement - Crédit NASATV

Selon Sergeï Krikalev, Directeur exécutif des programmes de vols spatiaux habités, les enquêteurs russes ont conclu que le trou sur le vaisseau avait été causé par une micrométéorite d'environ 1 millimètre de diamètre et se déplaçant à une vitesse d'environ 7 kilomètres par seconde.

Bien que mineurs, les dégâts observés sur le vaisseau le rendent inapte pour le transport de passager. En effet, la température pourrait s'élever à plus de 40°C, augmentant le taux d'humidité dans l'espace exigu de l'habitacle et risquant une surchauffe de certains équipements. Toutefois, la redondance des systèmes a la capacité de poursuivre le mode de rentrée avec des équipements analogiques. Cependant, les responsables russes ne veulent prendre aucun risque en l'utilisant pour ramener un équipage sur Terre.

En conséquence, les agences spatiales russe et américaine se sont concertées pour établir une stratégie à adopter pour assurer la continuité des opérations humaines à bord de la Station spatiale internationale.

Dans un premier temps, il a été décidé d'avancer la date de lancement de Soyuz MS-23 au 20 février, alors que la date initialement prévue était le 16 mars. Il devait être lancé avec les cosmonautes russes Oleg Kononenko, Nikolai Chub et l'astronaute américaine Loral O'Hara. Il partira à vide pour rejoindre la station spatiale internationale. L'équipage qui lui était assigné d'origine ne pourra pas partir avant plusieurs mois, le temps de préparer un autre vaisseau. Ce choix implique de prolonger la mission des cosmonautes Sergey Prokopyev et Dmitri Petelin et de l'astronaute Frank Rubio. Partis à bord de Soyuz MS-22 le 21 septembre 2022, ils ne reviendront pas sur Terre le 28 mars 2023 comme prévu mais plus tard dans l'année.

Préparation Soyuz MS-23
Préparation du vaisseau Soyuz MS-23 - Crédit Roscosmos

Une fois le nouveau vaisseau amarré à l'ISS, les occupants de la station spatiale transféreront les sièges personnalisés, les combinaisons spatiales et les équipements d'urgence du Soyouz MS-22 sur le véhicule de remplacement. En mars, le vaisseau endommagé effectuera un retour sur Terre à vide pour un atterrissage automatisé au Kazakhstan.

En attendant l'arrivée du nouveau vaisseau, Soyuz MS-22 reste la chaloupe de sauvetage en cas d'évacuation d'urgence du complexe orbital. La NASA et Roscosmos sont confiants quant à la capacité du vaisseau à ramener son équipage sur Terre si une situation critique l'exigeait.

Sources

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